VOUS AVEZ DIT « HYPERSENSIBLES » ?
Les articles parlent beaucoup de ces personnes dites sensibles, voire hypersensibles, ces hommes et ces femmes émotifs, souvent empathiques, et qui semblent, d’après ces mêmes articles, handicapés par leurs propres émotions, inadaptés et, donc, en souffrance.
Eux-mêmes se dévoilent aujourd’hui davantage, s’exprimant souvent par l’art, notamment la poésie, décrivant leurs ressentis et se présentant volontiers, à l’instar des articles qui tentent de les décrire, comme des victimes souffrant de cette singularité.
Ce sont « les hypersensibles ».
L’HYPERSENSIBILITE, UN TROUBLE EMOTIONNEL. VRAIMENT ?
Ces hommes et ces femmes, réduits à cette seule particularité, sont donc nommés « hypersensibles », une appellation qui désormais les étiquette comme différents et qui suggèrerait presque qu’ils subissent un « dérèglement », un trouble, une pathologie… ! Les différents traits qui caractérisent ces personnes sont listés comme des symptômes - sensibilité, émotivité, empathie, introversion, solitude –, leur laissant entendre qu’ils sont « anormaux » et sapant leur estime de soi et leur moral.
Or, l’anormalité se définit par la normalité. Alors quelle serait la normalité dans ce cadre ? L’absence de sensibilité ? Le vide émotionnel ? Le manque d’empathie ? Autrement dit, la sociopathie serait la normalité ?!!
Plus sérieusement… Je pense que la sensibilité, l’émotion, l’empathie… sont des caractéristiques humaines, naturelles et, donc, tout-à-fait normales.
POURQUOI L’HYPERSENSIBILITE EST PRESENTEE COMME UN TROUBLE
Elles sont présentées comme « anormales » et pathologiques parce que la société d’aujourd’hui valorise des caractéristiques qui leurs sont antagonistes : la compétition, la rapidité, la rationalité… et qu’elle n’a que faire des êtres sensibles, doux, altruistes qu’elle relègue parmi les malades mentaux – Avez-vous d’ailleurs remarqué comme le DSM (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) grossit de décennie en décennie, qualifiant de troubles de plus en plus de traits simplement humains… ?
Ensuite, elles sont ressenties comme envahissantes, fortes et violentes parce que, de nos jours, le froid et l’insensibilité règnent.
LES HYPERSENSIBLES, VESTIGES DE L’HUMANITE
Les « hypersensibles » ne sont pas malades. Ils vont bien dans un monde qui va mal, qui s’assèche et se déshumanise. Le malaise qu’ils ressentent si fortement n’est pas dû à leurs émotions mais à la mise à mal de leur humanité dans un environnement qui les maltraite et les harcèle constamment de ses bruyantes sollicitations, de ses frénétiques injonctions et de ses constantes aberrations.
LES HYPERSENSIBLES, SAUVEURS DE L’HUMANITE
Chers « hypersensibles », acceptons notre toute humaine sensibilité même lorsque la société nous pousse à en être embarrassés. Accueillons nos émotions même lorsque notre froid entourage nous enjoint à les cacher ou à les réprimer. Embrassons la douceur, la lenteur et la contemplation à laquelle nous sommes enclins. Exprimons, répandons notre humanité autour de nous à chaque instant même – surtout – lorsque tout semble nous en empêcher. Insufflons ces qualités dans les êtres gris, froids et rigides qui nous entourent. Eveillons le sacré qui se meurt et sauvons l’humanité.
Patricia
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