Les messages que nous transmettent nos parents pendant l'enfance, leur éducation, laissent en notre esprit des directives indélibiles qui vous nous diriger toute notre vie d'adulte.
On retrouve souvent, parmi ces directives, qu'il faut être gentil, qu'il faut être parfait, qu'il faut être fort...
Respecter ces directives ancrées en nous peut s'avérer fatigant, stressant et, souvent, handicapant dans différents domaines de la vie comme le montre le témoignage que je vous invite à lire ci-dessous...
"J’ai toujours cru qu’il fallait être forte et irréprochable, parfaite.
Ou, du moins, se montrer forte et irréprochable… pour être aimée.
J’ai donc appris à ne pas parler de moi, à ne pas évoquer mes doutes, mes peurs, à ne pas parler de mes problèmes, et à ne pas montrer mes faiblesses et mes limites.
J’ai caché, réprimé mes émotions et tu mes sentiments que je croyais marques de faiblesse, et j’ai tâché d’exceller dans tout ce que j’entreprenais…
… en veillant toujours à rester bien gentille et souriante.
J’ai ravalé des tristesses, étouffé des colères et contenu des joies.
Ma tristesse aurait pu me rendre faible à vos yeux, ma colère méchante et ma joie indécente.
J’ai enduré des situations difficiles et me suis extirpée de l’inextricable seule.
Je n’ai jamais demandé d’aide ni avoué en avoir besoin, marque de faiblesse.
Alors j’ai vu des murs se dresser entre vous et moi. J’avais moi-même empilé les pierres car qui ne se livre pas s’éloigne et qui ne s’expose pas s’isole. J’étais protégée. Vous ne pouviez plus m’atteindre. Auriez-vous pu m’aimer ?
Il était cependant un lieu où je me livrais sans retenue.
Sur scène, je m’autorisais la tristesse et l’exprimais sans honte.
Sur scène, je m’autorisais la colère et la faisais éclater sans peur.
Sur scène, je m’autorisais la joie et la laissais exploser sans crainte.
Sur scène, je m’autorisais à exprimer mes émotions et à dévoiler mes sentiments.
Sur scène, je m’autorisais à être moi-même. Humaine. Vulnérable. Touchante, peut-être.
Ainsi, à vous qui ne m’avez pas mise en scène, à vous qui n’avez pas joué avec moi et à vous qui ne m’avez pas vue sur scène, je vous ai menti. Je vous ai tenus à distance. Je vous ai fuis dans les situations où j’aurais pu me révéler moins forte, moins irréprochable
Aujourd’hui je vois, distinctement, mon erreur. Vous ne m’aimez pas forte. Vous ne m’aimez pas irréprochable. Vous m’aimez vulnérable, fragile, vibrante, brûlante… Vous m’aimez imparfaite. Vous m’aimez humaine.
Alors me voilà, nue, devant vous, mue par un désir brûlant d’authenticité, toute de doutes âcres, de peurs acides, de regrets amers, de blessures aigres, toute d’imperfections tenaces, toute de mes expériences passées, toute de mon histoire, toute de moi.
Toute d’amitié, aussi. Et toute d’amour."
Et vous, êtes-vous prêts à oser la vulnérabilité ?
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